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PHILIPPE.

Par quel crime aurais-je mérité une pareille défaveur ?

ANAÏS.

N’avez-vous point voulu nous quitter aussi brusquement ?

PHILIPPE.

J’ai eu sans doute un grand tort ; mais la faute ne vous appartient-elle pas un peu ?

ANAÏS.

Expliquez-vous ?

PHILIPPE.

Vous avez mis tant de chaleur à célébrer l’inconstance, qu’il faut croire que vous la chérissez beaucoup, et ceux que pourraient éblouir vos charmes, s’il leur reste encore un peu de raison, doivent s’enfuir après vous avoir entendue, puisqu’ils perdent à jamais la douce espérance de pouvoir vous fixer.

ANAÏS.

Le bruit de la galanterie du vicomte d’Oransai était parvenu jusqu’à moi, ainsi je ne puis être surprise de l’adresse avec laquelle il veut colorer son tort.

PHILIPPE.

Vous ne protestez cependant pas contre le reproche que j’ai osé vous faire.