LETTRE XXIV.
Émilien à Paul.
rage ! ô damnation ! Paul, que m’as-tu
appris ? non, je doute encore, quoique
je sois convaincu ; misérable femme !
elle ne sait donc pas combien il est redoutable
de nous trahir ! Sans défiance, j’aurais reçu
tout ce qu’elle m’eût envoyé ; déjà par son
abominable adresse, elle a su si bien m’enlacer,
que j’ai remis entre ses mains tout ce
qui eût pu la perdre, et tout ce qui me perdait
moi-même, si elle voulait le divulguer.
Non ! il ne sera pas dit qu’Émilien soit mort
sans vengeance ; accours, Paul, toi le seul ami
qui me reste, accours m’arracher de cet infernal
cachot : une fois libre, tremblez tous,
malheureux que je déteste ! toi surtout maintenant,
Clotilde, toi surtout, tu dois me craindre
cent fois davantage !… Oui ! tu ne sur-