Page:Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, 1887.djvu/443

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154

dans ton âme, à la nouvelle de cette perfidie sans exemple, je t’envoie par un émissaire sûr, la lettre que madame Derfeil a écrite à son amie Justine R., et que j’ai par hasard surprise chez cette dernière.

Tu sais que depuis quelque temps Justine m’a offert un asile, c’est le seul qui puisse me soustraire au vigilant Léopold. Revenons à ma découverte ; que dis-tu, que faut-il faire ? Ne laisse point Clotilde t’approcher, repousse les mets qu’elle pourrait t’envoyer ; surtout de la dissimulation ; je n’imagine pas que tu doives encore éclater avec elle ; ménage-la, elle pourrait encore te perdre. Veux-tu te venger sur l’heure ? mon bras est prêt.

Adieu ; je suis à toi, à la mort comme à la vie.