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LETTRE XIX.
Clotilde Derfeil à Justine R…
lus de gaîté, plus de folie ! Mes lettres
ô Justine ! n’appelleront plus le rire
sur tes lèvres charmantes ; le poison,
les fers, la mort, le désespoir, la rage, voilà
les peintures gracieuses que je forme depuis
quelque temps. Ils ont disparu, ces jours où
une aventure amoureuse me faisait oublier ma
perfidie de la veille, où j’abandonnais mes
amants par caprice, où je les livrais au
trépas en les désignant à l’accusateur public
Émilien ; maintenant, ils sont tous vengés ; à
mon tour, les remords me dévorent, m’accablent
sans me donner un instant de relâche ; oui,
mon existence a changé depuis que j’ai connu