lant pas me perdre en réflexions inutiles, je fus rejoindre Charles de Mercourt ; une petite Espagnole vint me frapper sur l’épaule, en me faisant signe de la suivre.
— « Tu ne me connais pas ? me dit-elle. »
— « Je ne m’en flatte pas ; mon œil, quoique bon, n’est point assez perçant pour aller, sous ton masque de taffetas, deviner le gentil minois qui s’y cache. »
— « Tu m’as pourtant vue de près, me répondit-on, et je crus entendre un soupir à demi étouffé. »
— « À l’armée, dis-je en souriant ? »
— « À l’armée comme à Nantes. »
— « Le jour ou la nuit ? »
— « L’un et l’autre. »
— « Étais-tu cruelle ? »
— « Peut-on l’être avec toi ? »
— « Diantre, de la flatterie masquée, tu me prends par mon faible. »
— « Oh ! je sais que tu as plus d’un faible ; tu es jaloux, taquin, emporté, volage. »
— « Passons les qualités ; à propos, quelle est la tienne ? »
— « Je suis fidèle. »
— « Oui, lui dis-je, fidèle à ta maîtresse. »
— « Comment ! »
— « Ces yeux fripons que j’examine me font reconnaître Fanchette. »
— « Eh bien ! oui, c’est moi, moi que vous