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— « Il me semble, en effet, que la science, que jusqu’ici je croyais menteuse, t’a révélé d’étranges choses ? »

— « Quoi ! Philippe ! celui qui a parcouru le château de la forêt, peut-il douter d’un pouvoir surnaturel. »

— « À ton langage, j’aurais dû déjà te reconnaître pour l’un de ses mystérieux habitants. »

— « Tu pourrais te tromper encore ! mais, de grâce, de qui tiens-tu ce rubis étincelant ? »

— « Est-ce à un inconnu auquel je dois répondre sur tout ce qu’il lui plaira de me demander ? »

— « C’est parce que j’en ai un que je crois à peu près semblable au tien que je te fais une question pareille. »

— « Si tu l’as, tu peux me le montrer. »

— « Volontiers, » me dit le magicien ; alors il sort son gant et me présente une pierre qui était taillée ainsi que la mienne. Nous voulons les approcher pour mieux jouir de leur exacte ressemblance. À peine mon rubis a-t-il touché celui du magicien, qu’il le brise en lui lançant une flamme aiguë. Mon étonnement, celui du masque, sont inexprimables : il me dit après quelques moments de silence : « Voilà un rubis d’une singulière propriété. »

— « Le tien n’a point été formé sous la même constellation. »

— « Je ne puis en douter. »