Page:Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, 1887.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75

s’en aperçut, me dit qu’il allait me conduire dans une chambre qui m’était préparée ; je me séparai de ma cousine, nous nous promîmes de ne pas tarder à nous revoir.

« Ami, me dit Léopold, demain je vous initierai dans des mystères auxquels vous êtes digne de participer ; je vous le répète encore : nous jurez-vous de ne jamais dévoiler, à qui que ce soit, tout ce que vous pourrez voir ? »

« Je vous l’affirme de nouveau ».

« Adieu donc. Puissiez-vous goûter un sommeil sans trouble ! et puisse votre réveil être plus paisible encore ! »

Léopold alors me quitta. Malgré mon envie de reposer, je ne pus fermer les yeux de suite : je repassai dans mon imagination tout ce que j’avais vu, je me livrai au charmant espoir d’être, pendant longtemps, avec Honorée ; je formai la résolution de ne plus voler dans de nouvelles chaînes ; un instant je crus que je deviendrais fidèle ; en ce moment Morphée secoua sur mon front ses pavots somnifères, et je ne tardai pas à m’assoupir.


Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, vignette fin de chapitre
Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, vignette fin de chapitre