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LÉOPOLD.

Non ! non ! et mille fois non.

PHILIPPE.

Tant d’audace m’étonne. Eh bien, d’un mot je peux vous confondre. Pourquoi ce mystérieux appareil dont vous vous environnez ! pourquoi cette ridicule fantasmagorie, dont je ne suis point la dupe ? pourquoi m’avez-vous conduit dans un lieu où je n’eusse plus dû reparaître ? et pourquoi enfin Émilien est-il en ce château, et vous nomme-t-il son capitaine ?

LÉOPOLD, d’une voix douce, mais ferme.

Lorsque, sur la crête de la colline, je vous ai parlé, vous rappelez-vous quelles ont été mes paroles ? les voici :


Avant d’aller plus loin, il est nécessaire que je vous interroge : avez-vous en moi une confiance entière, illimitée ? me croyez-vous votre ami, et pensez-vous que ma conduite vous ait paru digne de blâme ?


Vous m’avez répondu :


Que si vous vous méfiiez de moi, que si vous n’aviez pas pour moi une amitié sans borne, une estime réfléchie, une forte conviction de la noblesse de ma conduite, vous ne m’eussiez