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PHILIPPE.

Monsieur, lui dis-je, en prenant un ton pareil au sien, si je me méfiais de vous, si je n’avais pas pour vous une amitié sans borne, une estime réfléchie, une forte conviction de la noblesse de votre manière d’être, je ne vous eusse point suivi comme je l’ai fait avec l’entière confiance que l’on a pour son ami le plus respectable.

LÉOPOLD.

Excellent jeune homme, s’écria-t-il en me serrant avec attendrissement contre son cœur, ainsi vous ne balancerez point à faire ce que je pourrai vous demander ?

PHILIPPE.

Comme je crois que vous n’exigerez de moi rien qui soit contraire à ma religion, à mon honneur, je n’hésiterai point à vous obéir.

LÉOPOLD.

Avez-vous bien réfléchi aux paroles que vous venez de prononcer ?

PHILIPPE.

Non, elles sont l’expression des sentiments de mon cœur, et je ne sais pas les réfléchir.

LÉOPOLD.

Vous me suivrez partout ?