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LETTRE III.
Émilien à Paul.
l l’a échappé !! Par une fausse confidence,
j’avais appelé la frayeur
dans son âme, je lui avais communiqué
la nouvelle de mes douloureuses conquêtes,
pour qu’il ne pût me soupçonner de
trahison ; il tremblait de tous ses membres,
mais la pureté de son sang, la bonté de sa
constitution, le diable qui le protège, tout a
combattu pour lui ; et ce que je croyais être
un coup de parti, a tourné contre moi. Si je
ne l’eusse pas alarmé, il eût pu se perdre,
quand le voilà pour jamais sur ses gardes.
Heureusement que j’ai plus d’une corde à mon
arc, je ne tarderai point à faire jouer les deux
autres ressorts ; ils seront plus sûrs, ceux-là.
Adieu ; vive la Constitution de 93 ! meure d’Oransai !