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Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, bandeau de début de chapitre
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LETTRE II.



Philippe d’Oransai à Maxime de Verseuil.


E milien vient de me faire une terrible confidence : le même sort me menace, je suis perdu ; et, plus à plaindre que lui, j’ai la douleur d’avoir empoisonné Célénie, Louise, etc. Que les huit jours qui vont s’écouler me paraîtront épouvantablement longs ! C’en est fait, je renonce à l’insipide Célie, à la détestable Adeline, à ma charmante Célénie. Misérable que je suis ! dans quel guêpier me suis-je fourré ! Ris à mes dépens, Maxime ; sermonne-moi, tu le peux, tu en as le droit ; je suis un imbécile, un sot, un fat ; Émilien a reçu le plus odieux présent d’Adeline, la chose est sûre, et sans doute le même sort m’attend. Que la foudre m’écrase si je ne punis pas cette mégère !