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LETTRE II.
Philippe d’Oransai à Maxime de Verseuil.
milien vient de me faire une terrible
confidence : le même sort me menace,
je suis perdu ; et, plus à plaindre que
lui, j’ai la douleur d’avoir empoisonné Célénie,
Louise, etc. Que les huit jours qui vont s’écouler
me paraîtront épouvantablement longs !
C’en est fait, je renonce à l’insipide Célie, à la
détestable Adeline, à ma charmante Célénie.
Misérable que je suis ! dans quel guêpier me
suis-je fourré ! Ris à mes dépens, Maxime ;
sermonne-moi, tu le peux, tu en as le droit ; je
suis un imbécile, un sot, un fat ; Émilien a
reçu le plus odieux présent d’Adeline, la chose
est sûre, et sans doute le même sort m’attend.
Que la foudre m’écrase si je ne punis pas
cette mégère !