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mystères de Vénus Callipyge les plus âcres jouissances ; elle me disait comment, après des assauts successifs, elle se retournait souvent avec une lenteur coquette, une hésitation calculée, pour présenter à son amant, dans une attitude provocante, cette croupe dodue, ces plantureuses fesses que j’ai moi-même bien des fois fouettées et caressées et dont la vue seule suffisait à ranimer l’ardeur de son partenaire, qui, tout en les couvrant de baisers, lui demandait de l’en laisser entièrement jouir. Célie feignait de refuser, pour augmenter les désirs de son amant, mais après les avoir assez vivement claquées, comme pour la punir, il les entr’ouvrait de ses mains avides, malgré quelque résistance, et se présentait à la secrète entrée, en la suppliant de céder à sa fantaisie. Elle consentait alors à le guider elle-même dans le sentier polisson et ne tardait pas à éprouver, mêlée d’un peu de peine, l’unique et indéfinissable jouissance dans laquelle le commun des mortels ne sait voir qu’une perversion des sens. Et puis, comme en parfait galant homme il sait la récompenser de sa complaisance par les plus chaudes caresses ! Pendant qu’étendu sur les deux monts arrondis et veloutés que Célie lui abandonne, son amant jouit avec fureur de leur excitant contact et de leurs bondissements lascifs ; il n’oublie pas le sanctuaire véritable dont il anime l’intérieur et irrite la sensible éminence pour la dédom-