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de mes désirs ; tantôt enfin, je recevais sur mes épaules tes jambes divines et je contemplais à loisir ce réduit charmant, source de toutes les voluptés, pendant que je palpais les contours de deux cuisses d’albâtre. Mais quelle que fût l’attitude choisie, nos mains ne pouvaient se lasser de parcourir nos jeunes appas, nos formes potelées et déjà pleines, sans oublier nos charmes les plus secrets ; enfin lorsque notre ardeur ne pouvait plus être contenue, nos corps s’unissaient dans une folle étreinte, tandis que nos doigts libertins, se glissant au siège du plaisir, par leurs attouchements, leurs titillations habiles et rapides déterminaient le spasme suprême et nous aidaient à tromper la nature ; que de fois enfin, nous plaçant dans la voluptueuse posture qui nous permettait de nous rendre un mutuel service, nos Langues agiles n’ont-elles pas provoqué l’organe du plaisir ; nos lèvres libertines collées sur la fraîche grotte de l’amour recevaient bientôt les preuves palpables des délices que nous ressentions. Oui, ma Justine dans tes bras j’ai connu le bonheur, mais je voulais plus encore, je voulais connaître la parfaite jouissance de l’amour et nos ébats libertins, malgré leur charme, n’en étaient que l’image incomplète. Aussi, lorsque retournée chez mon père, je fus de nouveau laissée à moi-même, ne manquai-je pas de jeter les yeux autour de moi et de chercher le mortel