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que l’autre ne se lasse pas de se promener sur des hanches superbes et une chûte de reins admirable. Comment te décrire, mon cher Maxime, ces instants délicieux, la voluptueuse cadence des mouvements de Célénie que transporte les attouchements de mon doigt libertin, et dont la croupe savante varie à chaque instant nos brûlantes sensations, bien différente en cela de ces femmes trop passionnées dont les bonds désordonnés épuisent en un instant la coupe du plaisir et ne vous laissent pas le temps d’en savourer le nectar. Mais tout a une fin, elle est hâtée pour moi par notre posture lascive, par le contact de ces deux fesses voluptueuses qui vont et viennent, en me caressant de leur surface veloutée ; bientôt les soupirs de Célénie, les mots qui s’échappent de sa bouche : „moments délicieux… je n’y puis résister… achève, cher d’Oransai… mourons ensemble”, m’indiquent qu’elle touche elle même au bonheur. Célénie se laisse aller sur la causeuse, je la serre alors étroitement, j’enfonce le fer jusqu’aux gardes, tandis que je m’étends sur les deux coussins élastiques et moëlleux qui s’agitent sous moi, dans les dernières convulsions du plaisir, et c’est dans cette ravissante position que nous atteignons, au milieu d’un torrent de délices, la félicité suprême.

Inutile de te dire que nous nous quittâmes enchantés l’un de l’autre et nous promettant bien de nous revoir. Dès lors, l’aimable