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qui me cachaient encore les charmes que je convoitais. Ciel ! que de beautés ! des jambes faites au tour que dessine un bas de soie rose retenu au dessus du genou par un ruban couleur feu, plus haut, deux piliers d’albâtre d’un galbe exquis et supportant deux globes pétris par la main même des grâces, blancs comme neige, fermes, rebondis, et qui pressés l’un contre l’autre, semblent ne pouvoir se séparer. Leur vue porte au comble mon ravissement et mon trouble amoureux. Je ne puis me lasser de les voir, de les manier et de leur prodiguer les plus chaudes caresses. Mes baisers qui se portent partout ont bientôt amené les sens de Célénie au même diapason que les miens, et c’est d’une voix mourante qu’elle me demande d’achever de la rendre heureuse. Sans retard, mon fier champion se présente à l’entrée du temple et tandis que ma belle le guide d’une main délicate, les miennes ne restent pas inactives ; elles écartent d’abord, pour aider à l’introduction, les deux hémisphères arrondis que Célénie me présente, puis se mettent à parcourir tous les charmes qui leur sont abandonnés. Elles visitent à loisir une gorge de déesse qui se raidit à leur contact et descendent ensuite peu à peu ; après quelques stations et détours, l’une d’elles vient se fixer à l’endroit sensible et augmente encore les plaisirs de Célénie en excitant d’un doigt agile, l’aiguillon de la volupté, pendant