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tel que vous. — C’est par le plus ardent baiser que je réponds aux craintes de Célénie, et mes lèvres s’unissent aux siennes dans la plus douce des étreintes. Mais je n’étais point ici, tu le comprends, pour muser à la bagatelle, et tandis que d’un bras j’entoure la taille souple de ma charmante amie en la faisant asseoir près de moi sur une causeuse, je hasarde une main libertine qui commence à gagner pays ; je découvre des rondeurs exquises mais je ne m’y arrête pas, comptant bien y retourner à loisir, et je m’avance hardiment jusqu’à la citadelle dont il me tarde de m’emparer. Malgré une légère résistance de Célénie mon doigt force l’entrée, pousse sa pointe et ne tarde pas à rencontrer la petite éminence qui forme la clé de la position, il l’attaque avec cette habileté que peut seule donner une longue expérience, et je la sens bientôt qui gonfle et se raidit sous l’effet de mes caresses tandis que Célénie se pâme sur mon épaule en poussant des soupirs voluptueux. — Sentant alors l’instant favorable : Cher ange, dis-je, cherchons ensemble le bonheur et ne perdons pas des moments précieux. — Je le désire comme toi, cher d’Oransai, mais comment faire ? — Agenouille-toi seulement sur cette causeuse, je me charge du reste. — Célénie m’obéit et tandis qu’elle prend la position la plus favorable à nos desseins, il m’est enfin permis de soulever les voiles jaloux