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mes de leur père, et partageaient avec lui les dangers du siège[1]. La rapidité du feu perpétuel que le vicomte et sa famille ne cessaient de faire, intimidant l’armée révolutionnaire, lui faisait croire qu’une partie des troupes vendéennes s’était retranchée dans le château. Cependant Saint-Clair, qui voulait, par un succès quelconque, réparer son dernier échec, prétendait forcer les barrières qu’on opposait à sa rage forcenée ; mais il fut trompé dans son espoir, lorsqu’aux derniers rayons du soleil il nous vit prêts à fondre sur lui. Il fit cesser l’attaque du château, et plaçant de ce côté des pelotons propres à empêcher les assiégés de faire une sortie, il dirigea ses forces principales du côté de notre armée. Pendant ses divers mouvemens, la nuit acheva d’envelopper le globe de son voile sombre, parsemé de brillantes étoiles.

Le chevalier d’Aut...., ne voulant point commencer une attaque nocturne qui répugnait aux Vendéens, assit son camp sur les hauteurs dont il était le maître, et remit le combat au jour suivant. Il assembla son conseil de guerre, et présentant son plan, il nous désigna les divers postes que nous devions occuper. Quel fut mon bonheur, quand je vis que ma division était une des premières qui devait donner ! Charles de Mercourt devait me suivre, et l’amitié que nous

  1. Historique.