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Joséphine ; et cependant, elle est vive, impérieuse et quelque peu insolente ; mais ce n’est pas avec moi. Nous voilà seuls ; que ferons-nous ? Lire ? on fait trop de bruit dans la maison. Joséphine chanterait bien, mais son piano n’est pas d’accord. Il faut donc causer ? Eh bien ! causons. On commencera par me dire quelle joie on a ressentie, lorsqu’on m’a vu entrer en vainqueur dans la ville. Déjà ma vanité est flattée : ensuite nous parlerons du temps passé.

PHILIPPE.

Vous rappelez-vous de votre querelle avec Paulette ?

JOSÉPHINE.

Elle ne voulait pas que je vous aimasse.

PHILIPPE.

J’étais heureux alors…

JOSÉPHINE.

Est-ce que vous ne l’êtes plus ?

PHILIPPE.

On pourrait me le rendre ce bonheur.

JOSÉPHINE, s’approchant.

On fait tant de bruit qu’il est difficile d’entendre, lorsqu’on est aussi loin de votre lit…