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„Mes amis, depuis long-temps la guerre est déclarée, depuis long-temps le généreux Vendéen s’est armé pour défendre et l’autel et le trône ; la victoire couronne son audace, et vous seuls vous ne partagez point ses succès. N’êtes-vous pas du nombre des braves ? je ne puis le croire. Vous n’avez point voulu marcher sans être conduits par vos chefs légitimes ; eh bien ! les voici devant vous, nous ne tromperons pas votre espérance, et dans les chemins de l’honneur vous trouverez toujours les fils de ceux qui conduisirent vos pères. Aux armes ! Vendéens ! partout le féroce anarchiste vous menace ; partout sa rage implacable égorge vos compatriotes, vos prêtres, vos épouses, incendie vos possessions, et le cri de la vengeance ne s’élèvera point parmi vous ! et vous ne rendrez pas à un ennemi barbare le mal qu’il vous a fait ! Aux armes ! Vendéens ! c’est pour vos rois que vous allez combattre, c’est pour la cause du ciel que vous vaincrez. Vivans, les palmes de la victoire se préparent ; morts, la couronne du martyre est à vous : mais vos yeux brillent des plus nobles feux, mes paroles vous animent ; venez mes amis, venez, jeunes beautés qui devez donner des lois à ce peuple brave ; dites-lui que la hache du bourreau a dévoré votre famille ; demandez-lui, par vos pleurs, par vos exploits, une vengeance juste et terrible. Ministres du Seigneur, élevez vos mains