Page:Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, 1887.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174

HONORÉE.

Je dois obtenir ma liberté, si tu es généreux ; je dois périr, si tu ne démens point les opinions pour lesquelles tu combats.

SAINT-CLAIR.

Quelle arrogance !


HYPPOLYTE, à demi-voix.

Quel courage !

SAINT-CLAIR.

C’en est assez ; retire-toi. De ta manière d’agir dépendra ton sort à venir.

Je sortis, croyant retourner vers la prison des Vendéens ; mais Saint-Clair en ordonna autrement. Confiée, par lui, aux soins d’Hippolyte, je suis conduite dans une chambre proprement meublée, et l’on m’annonce qu’elle doit être mon séjour. Me tournant alors vers Hippolyte, dont le maintien respectueux contrastait avec la hauteur de Saint-Clair, je lui déclare que je ne peux abandonner ceux qui ont combattu avec moi ; que leur demeure doit être la mienne ; et que je n’en veux point d’autre. Hippolyte, me répondant avec bonté, me dit que ma demande ne peut m’être accordée ; que les Vendéens doivent partir dans quelques heures pour Nantes ; et que le général Saint-Clair a ordonné que je ne les suivisse