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remis à ma cousine la lettre dans laquelle son père était accusé.

Bon Hippolyte, lui dit Honorée, votre présence ne peut m’annoncer rien de fâcheux ; comment avez-vous pu obtenir votre liberté ?

HIPPOLYTE.

Le général Charrette, auquel j’ai fait part de mes inquiétudes sur votre compte si vous reparaissiez dans Nantes, où je savais que Saint-Clair était revenu, m’a permis de vous suivre et de vous sauver, s’il m’était possible. Arrivé depuis trois jours, j’ai sous main agi avec célérité. Le représentant du peuple R....., qui a l’espoir de gagner le brave Charrette pour la cause républicaine, instruit de l’intérêt particulier que marquait ce Vendéen pour M. le duc de Barene, vient sur-le-champ d’ordonner sa mise en liberté.

HONORÉE.

Mon père est libre ! Hippolyte, que ne vous dois-je pas ! (et Honorée serre dans ses bras ce jeune homme, dont je ne pouvais m’empêcher d’être jaloux.) Mais où est-il ? que je le voie.

M. DE BARENE, paraissant.

Il est devant toi !

Mon père ! mon oncle ! mon frère ! voilà les seuls mots que nous pouvons prononcer dans