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PHILIPPE.

Pour te punir de cette pensée, il faut que je baise ceci, puis cela, encore cela, et voilà que du front je passais à la bouche, de la bouche au menton, du menton sur deux mobiles éminences, de là… Ma foi, j’étais bien caressant. Émerveillée de cette nouveauté, Fanchette me laisse agir ; mais comme je marchais sur sa robe, elle se recule, elle fait un faux pas, tombe, où ?… sur le parquet ; et voilà que sans y prendre garde je tombe auprès… non, sur elle ; et comme nous voulons voir si la robe n’est pas déchirée, je la relève malgré l’obscurité profonde, car en croulant nous avions entraîné la lumière. La robe relevée : — Ah ! disait Fanchette, arrête… mon ange… monsieur, que faites-vous… quel plaisir… plus bas… ah !… ah !… Et je gagnais du chemin, et… j’étais parjure, et mon huitième sacrifice de la journée s’accomplissait ; mais je réfléchissais que je ne saurais où trouver le neuvième, si, comme je n’en doutais pas, Fanchette était aussi curieuse qu’Euphrosine. Déjà je ne faisais qu’une triste figure, déjà la main de Fanchette cherchait à ranimer mon honneur éteint, lorsqu’un bruit de pas parvient à mon oreille. Redoutant que ce ne fût madame d’Oransai, qui eût trouvé mauvais que je jouasse à la boule sur un parquet, avec sa femme de chambre, je ne savais que devenir ; une prompte réflexion me fit glisser sous le lit,