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pensée, qui me poursuivait sans relâche, empoisonnait mes journées et troublait mon sommeil.

Je remontais l’escalier avec vitesse, lorsque la jeune Euphrosine parut à la porte de son antichambre.

EUPHROSINE.

Comme vous suez, M. Philippe ! il fait si chaud, et vous courez si vite.

PHILIPPE.

Ah ! c’est vous, belle Euphrosine.

EUPHROSINE.

Voyez, votre front est couvert de sueur, vos cheveux tombent sur vos yeux et les cachent.

PHILIPPE.

Vous êtes trop bonne de vous apercevoir de cela.

EUPHROSINE.

C’est que j’aime à voir vos yeux ; ils ont quelque chose de doux, d’attirant ; assurément mon frère Edmond, dont on vante le bel air, ne fait pas battre mon cœur ainsi que vous savez le faire, lorsque vous me regardez fixement.

PHILIPPE.

C’est qu’Edmond ne vous aime pas autant que moi.