Page:Rochemond - Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, 1887.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98

tinence de ses ministres, nous eussions pu applaudir aux Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans ; mais point du tout, en nous contant ces fredaines, le sot croit en Dieu, chérit la royauté, plaisante de nos grands maîtres. Oui, ce ne peut être qu’un cafard qui a pris cette tournure pour faire lire les reproches qu’il nous adresse. Immédiatement après ce disciple du charlatanisme philosophique, paraît un journaliste. Diable ! murmure-t-il à voix basse, que dirai-je de cet homme-ci ? il n’est ni athée ni dévot ; je ne puis le battre sans m’attaquer moi et les révérends dont je suis les avis. Au journaliste succède une femme : Il devait être aimable, dit-elle, ce Philippe, mais il a trop dévoilé nos faiblesses, je ne puis souffrir un genre aussi dangereux. Enfin, partout on m’attaque, partout on dit du mal de moi ; et comme rien ne donne plus de vogue à un livre que lorsqu’on le décrie, voilà que celui-ci se débite, et mon libraire y trouvant son compte, m’assure que mes folies sont les meilleures.

Voilà le rêve que je faisais en commençant ce chapitre ; il me semble de bon augure, et quoiqu’il en arrive, je vais continuer ; on me lira, tout me l’assure.

— Halte-là, monsieur mon amour-propre, vous voilà bien content de vous-même ; et qui vous lira, s’il vous plaît ?

— D’abord mes amis par complaisance, et qui, après avoir lu en haussant les épaules,