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OLYMPIE.

Vous parlerez.

PHILIPPE.

De quoi ?

OLYMPIE.

Faut-il vous le redire ?

PHILIPPE.

Jusqu’à ce moment j’avais cru me tromper, je croyais mes yeux fascinés ; pouvais-je croire que la fille du marquis de Saint-André s’abaissât à ce point ?

OLYMPIE, m’attirant dans ses bras.

Ah ! Philippe, si tu connaissais l’amour, si tu savais comme on est faible quand il nous commande ! ton jeune cœur n’a point aimé, tu les ignores ces plaisirs que tu condamnes : si tu me promettais de te taire, il me serait si doux de faire quelque chose pour toi ! Tu es joli, Philippe ; te voilà grand garçon, tu connais les conséquences de tes rapports. Ah ! rassure-moi, dis-moi que tu ne parleras pas ; vois comme mon cœur bat de crainte, pose la main dessus : elle disait, et dans un nouveau délire elle s’oubliait encore, elle baisait ma bouche placée à côté de la sienne, elle guidait mes mains sur ces deux globes que j’adore. Vaincu, entraîné