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Ier ARRONDISSEMENT.

ver et les donna aux Théâtins. (On peut voir encore quelques-unes de ces colonnes dans la cathédrale de Sens. Quant aux médaillons qui les décoraient, quelques-uns sont conservés aujourd’hui dans la collection du roi d’Angleterre.) La statue elle-même fut abattue le 11 août 1792, et remplacée par une pyramide de bois dite des Victoires-Nationales. En 1810 on plaça sur la place une statue de Desaix par Dejoux. Le héros de Marengo, était fort peu drapé, et cette statue de Desaix, court vêtu, comme on disait, fut enlevée en 1815, et fit partie du bronze employé pour la statue d’Henri IV. En 1822 on inaugura sur la place la statue équestre actuelle de Louis XIV, œuvre de Bosio et fondue par Carbonneaux.

La place des Victoires était une station des cortèges de publication de paix. Elle fut visitée par Pierre le Grand en 1717. Elle fut, dès le début, habitée par des gens de finance et des maltôtiers. Les hôtels étaient occupés par Crozat, Claude le Gras, de Cormery, Hénault, Nivet, Pelet, financiers. L’architecte Prédot s’y logea. Bossuet y était en 1696. Le marquis de Marigny y avait son hôtel où il mourut en 1781 (hôtel de Massiac). Cambon y logea. Samuel Bernard avait son hôtel au 7 où il mourut en 1739. C’est dans cet hôtel, que se tint le Club Breton, lors de l’arrivée à Paris de l’Assemblée. L’hôtel de La Feuillade, reste de l’hôtel La Ferté-Senectere, fut bien réduit en 1694, et partagé ensuite en maisons bourgeoises. Law y habita, et ses bureaux furent installés dans les bâtiments donnant sur la place entre la rue La Feuillade et la rue Catinat. (Emplacement des 2 et 4.) En 1783, M. Charles, le futur époux de celle qui devint l’Elvire de Lamartine, habitait place des Victoires. Il construisit un aérostat