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avaient été entés sur l’arbre du peuple de Dieu, à la place des branches juives incrédules, lesquelles avaient été retranchées, fait considérer aux Gentils que ce n’est que par la foi qu’ils ont obtenu ce privilége, et que s’ils ne persévèrent pas dans la foi, ils le perdront. Il leur fait considérer que si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, qui étaient les Juifs, à plus forte raison n’épargnera-t-il pas les Gentils qui de leur nature étaient un olivier sauvage, s’ils viennent à tomber dans l’incrédulité. Il leur déclare que s’ils ne demeurent pas dans la bonté de Dieu, c’est-à-dire, s’ils ne persévèrent pas dans la grâce ou s’ils en abusent, ils seront aussi coupés.

Dans tout cela, je vois bien une menace, faite aux Gentils, dans le cas où au lieu de porter des fruits, ils s’énorgueilliraient d’avoir succédé aux branches incrédules du peuple juif, et tomberaient dans l’incrédulité, ou dans un criminel abus de la bonté de Dieu. Mais quant à voir ici une prédiction et sur tout une prédiction d’une apostasie en masse et d’un retranchement de toute l’économie ; en vérité je ne le saurais.

Ajoutons ici une remarque importante, c’est que s’il eût été question du retranchement de toute l’économie actuelle et de l’apostasie de toute l’Église ; l’Apôtre n’aurait pas dit seulement que les Gentils seraient coupés, mais que les Juifs et les Gentils, qui composaient ensemble l’Église, seraient coupés. Tan dis que nous voyons qu’il s’adresse uniquement aux Gentils. Il dit au verset treize : C’est à vous, Gentils, que je parle. — Quand Dieu aurait coupé en