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composée de toutes les Églises particulières ; comme une espèce de corps, dont la destinée est une, et qui tombe ou se relève en masse. De là vient qu’il dit continuellement que « l’Église est dans un état de ruine et d’apostasie ; que nous voulons former de nouveau l’Église, que l’Église est déchue, etc. etc. »

Nous ne craignons pas d’affirmer que jamais l’Écriture n’a tenu un pareil langage, et n’a représenté l’Église, comme une espèce de corps, qui a un sort commun ; qui tombe ou se relève ; qui prospère ou déchoit. Jamais elle n’a dit : l’Église est en prospérité, ou l’Église est en déchéance ; l’Église a apostasié, ou l’Église est ruinée pour toujours. L’Écriture appelle bien quelquefois du nom d’Église, les diverses Églises, comme on dit en français ; la famille, pour désigner les diverses familles ; ou : la société, pour désigner les diverses sociétés. De même qu’on dira dans un livre sur l’éducation : voici les règles du gouvernement de la famille, de même l’apôtre Paul dit à Timothée : Je t’écris ces choses, afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité (1 Tim. III, 15). La seconde de ces phrases ne signifie pas plus qu’il y ait une Église, corps unique, composé de toutes les Églises particulières, que la première ne suppose qu’il y a une famille composée de toutes les familles de la terre. Dans la première de ces phrases, la famille signifie les familles, ou chaque famille ; et dans la seconde, l’Église signifie : les Églises, ou chaque Église.