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ALCIBIADE


rents, ils ne doivent pas être contenus ni confondus l’un dans l’autre, attendu que cette confusion et cette assimilation leur enlèveraient leur caractère distinct et les réduiraient à un seul.

„ Si c’était la même chose que ne pas offenser Dieu et ne pas offenser son prochain, il suffirait de cette formule : Ne pas offenser Dieu. Les deux préceptes sont donc évidemment distincts. Ils ne dépendent pas l’un de l’autre, ils n’ont pas de rapport l’un avec l’autre. Or, je vous le demande, si votre prochain se montre satisfait de ce que vous désirez, s’il en est content, heureux, reconnaissant, touché, peut-il s’appeler offensé ? avez-vous transgressé le précepte ? est-il outragé ? vous citera-t-il en justice ?

„ — Certes, répondit Alcibiade, le précepte sera rempli ; le prochain devra se tenir pour obligé, et il me semble qu’entre une telle conduite et une offense, il y a autant de différence qu’entre un présent et un vol.

„ — Parfaitement conclu, reprit le maître. Mais, à ce compte, si un enfant consent à