qui ne parle qu’au cœur, qui l’attire à lui par sa
douce magie, qui le captive, qui n’éveille pas
des sentiments impies et idolâtres, mais qui les
purifiant par la contemplation de la beauté
céleste et divine, les dépouille de tout ce qu’ils
ont de terrestre et d’humain.
Quand ce nouveau Cupidon, cet ange du paradis, eut été confié par ses tuteurs à la garde de son maître, celui-ci, avec les manières les plus affables, l’emmena à l’écart, et après l’avoir contemplé d’un œil avide et enthousiaste, il lui parla à peu près ainsi :
“ À votre royal aspect, à votre grâce toute divine, ô mon gentil garçon, je sens dans mon âme des mouvements inusités d’humilités et d’adoration, et si à mes ardents désirs, nés de vos mérites, répond votre bon vouloir, je ne doute pas qu’il ne résulte de cette entente des effets merveilleux qui répondront et à mon expérience et à la capacité de votre esprit. Mais je me fonde sur la souplesse de votre caractère pour vous promettre que, plus affectueux qu’un père, plus dévoué qu’un précepteur, j’introduirai dans le réceptacle de votre intelligence des