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ENFANT À L’ÉCOLE


que célestes, n’eut rien de plus pressé que de se voiler la face.

Qui pourrait jamais détailler les incroyables merveilles répandues à profusion sur ce petit abrégé des splendeurs de l’univers ? Les deux hémisphères arrondis, pareils aux globes célestes, colorés d’un sang chaud, étaient semés de touffes vivantes de troënes et de narcisses. Au moindre toucher de la main, on les voyait tressaillir et s’empourprer de mille rubis, qui éclataient sur un fond de lait et de cinabre. Tout n’était là que prairies charmantes, jardins fleuris, arcs-en-ciel nuancés, blancs rayons, étoiles scintillantes. Leurs mouvements réguliers, graves, amoureux, comme on pouvait l’attendre de ce glorieux enfant, auraient fait bander les statues de bronze et de marbre. Oh ! quel spectacle majestueux et royalement beau que celui de ce bouton, aux plis serrés et délicats, pareil à celui d’une rose naissante, fleurette aux mille couleurs diaprées où la neige partout le disputait à la pourpre !

À l’apparition de ces suprêmes merveilles, vous auriez vu se pâmer de joie le maître for-

  
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