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XII
AVANT-PROPOS


en s’autorisant d’une phrase de la préface qu’il a prétendu faire une satire contre des instituteurs en possession de la faveur publique à Venise. Ici il nous paraît difficile de se ranger à son avis, à moins d’admettre que l’Alcibiade soit une longue ironie soutenue, à la façon dont Swift en a donné des exemples célèbres. Elle serait, en effet, bien profonde cette ironie, car ce qui peut le plus étonner, dans le livre en question, c’est le ton de chaleur, de passion, disons plus, de conviction, qui y règne d’un bout à l’autre. Il est tel qu’un lecteur français peut en être choqué, même s’en révolter ; — ce qui tient seulement à ceci, que là où un écrivain érotique de notre nation tiendrait à faire preuve d’esprit et de désinvolture, un Italien fera montre de tempérament et d’enthousiasme. — Et Pallavicini, dont M. G. Brunet, à ce propos, a suspecté les mœurs, ne peut pas plus être supposé pédéraste, à cause de son Alcibiade, que Pidanzat de Mairobert[1] ne peut être cru

  1. Ou l’un de ses collaborateurs, car l’Apologie de la secte anandryne parut dans l’Espion anglais après la mort tragi-