Page:Rocco - Alcibiade enfant à l’école, 1866.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
ALCIBIADE


tomber aux mains d’un lourdaud, qui, pour varier sa pitance, mangera des lapins et des pommes gâtées, pour peu que ce rustre soit gentillâtre, elle voudra l’épouser.

„ Et si elle ne peut arriver à ce but, elle voudra que son gentilhomme la marie au moins à quelque citadin, à quelque marchand, et avec une grosse dot encore. Sinon, gare la justice ! C’est là qu’il faudra l’entendre défiler sa patenôtre ; elle ne manquera pas de dire qu’elle était vierge comme une sainte, de bonne famille, de noble race ; qu’à la vérité, un brusque accident l’avait jetée pauvre dans les bras de cet homme, mais qu’elle lui avait toujours été des plus fidèles et qu’aucun autre ne l’avait jamais touchée seulement du doigt. Et notez que la coquine a ouvert béant son sale con à tout venant, et que tout ce qui porte vit, cuisinier, marmiton, valet de pied l’a tour à tour enfourchée.

„ Et quel doit être l’orgueil des filles de bonne naissance, si les filles de putain ont de telles prétentions ? Que vous semble des femmes ? les jugez-vous morceaux friands ? pensez-vous qu’un galant homme doive s’empêtrer de pareilles