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24 LES GRANDES MISÈRES Personne ! C’est le vent. Et l’heure suit son cours, Et mon sort est bien plus affreux que mon déboire, Enfin, mourir, c’est naître, Extase, illusion, On trouve tout dans l’autre vie. Mais cependant quelqu’un me parle et me convie A boire. Hélas ! je rêve, Étrange vision ! ÉROS, Te voilà bien perdu dans le désert immense Où ne passent que des vivants, Et tu devrais mourir dans les sables mouvants Tant grande est ta mauvaise étoile et ta démence. Mais je veille sur toi, n veur, et si tu veux Me donner la moitié de ton coeur, de ta sève, Je contenterai tous tes caprices, tes voeux, Tes désirs les plus fous ; réponds, le jour s’achève. LE POÈTE Puisque je ne dois plus aimer, puisque je vais, Tu me l’as dit, vivre à nouveau, passer encore Par des chemins bien seuls et des jours bien mauvais, Ne me fais pas connaître, Esprit, ce que j’ignore : Je suis blasé de tout, même de l’inconnu ; Et je suis décidé, par quelque temps qu’il fasse, A marcher vite et dvoit, à me voiler la face, A ne plus livrer mon coeur au premier venu, A cacher aux regards amoureux mon sein nu. ’.