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LA SOIRÉE DE NOVEMBRE 9} Chères illusions ! Quand je me souviens d’elles, Du temps que j’ai perdu je connais tout le prix. Et vous, qui me parlez, ô voix extérieure l Cessez de me poursuivre ainsi : Si je pleure, si je me plains, je chante aussi Mon bonheur d’autrefois, ma joie antérieure. Et tout en regrettant les beaux jours parcourus Que loin de moi chaque heure emporte, Je dis : «Je trouverai ce soir, devant ma porte, Tous mes printemps défunts à mes pleurs accourus, » ÈROS A coup sûr, jeune ou vieux, l’homme est toujours le même, Car le plus sage est insensé : Il croit qu’il reviendra pour lui le temps passé ; 11croit qu’il aimera demain parce qu’il aime Aujourd’hui ; quelle femme ? hélas ! il n’en sait rien, Il n’a jamais pu la connaître. Est-ce qu’il se connaît lui-même ? Il dit : « C’est bien ! » Et bénit Dieu. C’est moi, l’Amour qui fais tout naître. LE POÈTE Je ne suis pas encore arrive, je ne suis Pas encore au bout de la route, Et j’ai reçu plus d’un coup mortel et je doute Si c’est bien le chemin désiré que je suis. Ah ! mon sang coule à flots. J’ai soif, Je voudrais boire. Passants, venez à mon secours.