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90 HISTOIRE.

blée générale devait avoir lieu le lendemain « pour adviser à la sûreté publique ». Mais les compagnies bourgeoises, loin de remplir leur mission, firent cause commune avec les émeutiers.

Le 4, de bonne heure, la place de Grève et ses abords étaient envahis par une foule de bateliers, de gagne-deniers, de domestiques et de soldats des princes dont beaucoup avaient quitté le costume militaire pour ne pas être reconnus. Malgré cet inquiétant voisinage, l’assemblée générale s’ouvrit vers midi. Elle comprenait, en outre du Corps de Ville proprement dit le Gouverneur de Paris, les quarteniers, cinquanteniers et dizainiers, les colonels et les capitaines de la garde bourgeoise, l’archevêque de Paris, les chanoines de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle, les abbés des principaux couvents, les délégués du Parlement, de la Cour des Comptes et de la Cour des Aides, « les artizans mandéz en grand nombre, le tout au nombre de trois cens dix, sans ceux non ma~ae : ». En effet, beaucoup de personnes qui n’avaient pas été appelées s’étaient glissées dans la salle. La première partie de la séance fut remplie par des discours assez insignifiants. Germain Piètre, le procureur de la Vil !e, fit une longue harangue en l’honneur du peuple de Paris. Mais l’intérêt était ailleurs on attendait les princes. A six heures du soir seulement, arrivèrent le duc d’Orléans et Condé, accompagnés du duc de Beaufort, du duc de Sully, du prince de Guéménée et d’une nombreuse escorte. Ils portaient tous de la paille à leur chapeau. (C’était le signe de ralliement des frondeurs.) Le duc d’Orléans prit le premier la parole et remercia les magistrats municipaux d’avoir autorisé les troupes des princes à traverser Paris. Condé