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L’ORGANISATION MUNICIPALE DE PARIS. 89 Il-

particuliers purement privez de s’introduire d’euxmesmc en troupe aux assemblées généralles, y apporter nouvelles formes, oster la liberté qui y doit estre, prescrire ce qui s’y doit résoudre et protester de désobéissance, si on ne suit leur proposition ; et fonder encore tout cela sur le reproche de l’assemblée en laquelle on impose à tort qu’il y ait quelques personnes suspectes, bien qu’elle soit des plus solennelles qui se soient faites de longtemps pour semblables affaires ; qu’en un estat bien estably, nonseulement cela ne seroit trouvé bon, mais digne de répréhension. » Il était temps que la forte main du Béarnais vînt remettre l’ordre dans la cité. L’assassinat du Président Brisson et des conseillers Tardif et Larcher ne tarda pas à prouver que l’Hôtel de Ville ne gouvernait plus Paris.

Sous la Fronde, les assemblées municipales furent l’objet d’attentats bien plus graves encore ; mais, cette fois, ceux qui troublèrent les calmes délibérations des magistrats municipaux n’étaient pas des gens du commun. C’étaient le duc d’Orléans, le prince de Condé et le duc de Beaufort. Après le déplorable combat de la porte Saint-Antoine, Condé n’avait plus qu’une ressource pour prolonger la résistance contre Mazarin et l’armée de Turenne il lui fallait s’appuyer sur la populace et la pousser contre l’Hôtel de Ville pour obtenir de la bourgeoisie, qui désirait ardemment la paix, des secours en hommes et en argent. S’attendant à être violentés, comme le Parlement venait de l’être, le Prévôt des marchands et les Echevins avaient- expédié aux colonels de la milice, le 3 juillet 1632, l’ordre de garder toutes les avenues conduisant à l’Hôtel de Ville, où une grande assem-