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L’ORGANISATION MUNICIPALE DE PARIS. 87 i franchises municipales. Ce n’était pas chose aisée, sous un roi comme Henri III qui puisait à pleines mains dans la caisse des Receveurs de la Ville, et saisissait l’argent des rentes, lorsqu’on le faisait attendre. Jamais, du reste, le ton des remontrances votées par l’assemblée municipale ne fut plus amer et plus violent. Celles du 24 mars 1377, que l’Échevin Legresle, sieur de Beaupré, jeta à la face du dernier des Valois, respirent notamment l’indignation la plus vive. L’orateur, après avoir longuement exposé tous les griefs de la nation en général et de Paris en particulier contre le souverain, après avoir récapitulé toutes ses exactions, conclut dans les termes qui suivent « Pour les raisons et considérations susdictes, nous supplions très humblement Votre Majesté ne vouloir recevoir en mauvaise part si, l’estat de noz affaires estant tel qu’il est, vostre peuple, pauvre et nécessiteux, pillé et mangé ~’us~ues au.T os en leurs héritages des champs ; voz officiers sans aucuns gaiges, chargéz pour la pluspart de grosses rentes qui coururent sur eulx pour l’achapt de leurs offices, les rentes non payées, les emprunts de l’année passée non paiez, ni assignéz, nous sommes contrainctz, à nostre très grand regret, vous supplier très humblement, comme nous faisons, que vostre bon plaisir soit de nous tenir pour excuséz de la levée de 300 000 livres dont il vous a pieu nous faire demande par vos dictes lettres, tant closes que patentes ». Un prince qui méritait d’entendre des vérités aussi dures exposait fatalement la royauté à de fâcheuses aventures. Comment s’étonner que les assemblées de Ville aient fini par opposer un refus formel aux incessantes demandes d’argent de Henri III ? Assurément les