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T4 ik HISTOIRE.

du peuple, auquel cela a été concédé de tout temps par les prédécesseurs rois, sans qu’ils ayent esté_aucunement forcez et violentez en ce privilège, qui est le premier, le plus remarquable et singulier que cette Ville puisse prétendre, mesme que la présence des rois non seulement n’y est pas requise, mais aussi y est très-préjudiciable et suspecte, comme leur hauteur pouvant altérer la liberté de l’élection, de manière que la présence de Monseigneur le duc de Mayenne ne peut estre nécessaire, voire elle y seroit meMea~e et de maMuaMe oe~M ?’, tant à sa bonté et à la douceur dont il a gouverné cet Estât que à tout le peuple et à ceux qui désirent leur suffrage être libre en telle chose, »

D’ailleurs, pendant la lutte de Paris contre ceux qu’on appelait les hérétiques, les bourgeois de la capitale ne virent pas leur indépendance menacée seulement par Mayenne et les princes. Le fanatisme des Seize et des moines essaya aussi d’intimider les électeurs. Au mois d’août 1891, le fameux commissaire Louchart présenta au Corps de Ville une déclafet<t’o/ : menaçante, dans laquelle il frappait d’inéligibilité la plupart des candidats à l’Échevinage, annonçait que le peuple ne les reconnaîtrait pas s’ils étaient élus, excluait les scrutateurs pris dans les rangs des quarteniers, et demandait que le relevé des suffrages eût lieu à haute voix dans la grande salle de l’Hôtel de Ville. Les électeurs municipaux ne tinrent, du reste, aucun compte de la sommation de Louchart que Mayenne fit étrangler à quelque temps de là. Avec Henri IV, l’ordre rentra dans la capitale, mais non la liberté municipale. Le roi, qui avait eu tant de peine à conquérir Paris, était peut-être excusable