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L’ORGANISATION MUNICIPALE DE PARIS. 69 se rend maître de Paris, avec le concours de Perrinet le Clerc, il suit les pratiques de ses adversaires et fait comme eux litière des franchises municipales. Noël Marchand est nommé garde de la Prévôté par « la nomination et élection de nos sires de Chastelus et de l’Isle-Adam, maréchaux de France, de Monseigneur le bailli d’Auxois, Prévost de Paris, et de plusieurs autres grands seigneurs’). On appelle, au reste, quelques bourgeois triés sur le volet ; et le procès-verbal porte que la nomination est faite « sans préjudice des privilèges, franchises et libertés de la Ville de Paris o. Mais le choix est, en réalité, dicté par les officiers bourguignons.

Est-ce seulement dans les périodes troublées de notre histoire que de pareils excès de pouvoir se produisent

? Non. Malgré ses flatteries à l’adresse des 

bourgeois parisiens, Louis XI (un roi qui était pourtant assez fort pour dompter les émeutes) fit toujours sentir sa main dans les élections municipales. Henri de Sèvres, son protégé, resta douze ans prévôt des marchands ; et, dans l’intervalle des réélections successives de ce personnage, le roi !’gcomHia~a aux électeurs, pour remplir les mêmes fonctions, tantôt Michel de la Grange, maître de la Chambre aux deniers, tantôt Denis Hesselin, son panetier, tantôt sire Guillaume Lecomte, son grènetier. Il vérifiait luimême le résultat du scrutin avant de le publier. Quand un des élus lui déplaisait, il effaçait son nom ou maintenait les officiers municipaux dont les pouvoirs étaient expirés.

Malgré les accès de despotisme des princes, les franchises municipales de Paris restent debout, comme une statue d’or aux pieds d’argile. Chaque roi