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énorme. A peine entré dans sa capitale, Henri III, de son côté, avait frappé les Parisiens les plus aisés d’une cotisation d’un million. François de Vigny, le receveur de la Ville, se trouvait dans l’impossibilité de faire les fonds des rentes municipales. En novembre 1374, le déficit de la caisse de la Ville était, de 1500087 livres tournois. Le clergé ne payait pas les sommes assignées sur les diocèses. Les rentiers, réduits à la misère et au désespoir, accusaient hautement le roi de gaspiller les deniers publics en scandaleuses libéralités. Mais Henri 111 se souciait peu des mécontents. Le 23 septembre 1S73, après la révolte du duc d’Alençon, il vient lui-même à l’assemblée générale de l’Hôtel de Ville et demande les fonds nécessaires pour lever et soudoyer 2 000 hommes de pied et 200 chevaux ; il ajoute, avec une aimable désinvolture, que, « combien que ses subjectz aient eu de bons roys cy-devant qu’ils ont bien aimez, il les aymera aultant et plus qu’eulx ». Le Prévôt des marchands a beau déclarer que les bourgeois ne touchent plus ni rentes, ni fermages, il faut obéir et payer. Le 10 décembre, Henri III revient à la charge et demande aux Parisiens « de le secourir promptement du paiement de trois mille Suisses, pour quatre mois. le tout sans tirera conséquence pourl’avenir ». La mesure était comble. La Ville, dans les assemblées des 12 et 13 décembre, décide de faire des remontrances. Préparées par une commission de vingt-trois membres, ces remontrances tracent le tableau fidèle de l’état du royaume à la fin de l’année 1573. Nous en donnerons seulement de courts extraits, tirés des Registres de la Ville.

Après quelques formules de politesse obligée et