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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 37

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sur le territoire autrichien. A toutes les supplications du comte, Henri répondit qu’il ne voulait pas abdiquer la couronne de Pologne, mais la joindre à celle de France. Il avait, disait-il, les épaules assez fortes pour les soutenir toutes deux. Il promit de revenir en Pologne quand la France serait pacifiée. Le comte pleurait à chaudes larmes. Pour prouver sa fidélité à sa manière, il se piqua le bras et suça le sang qui s’échappait de sa blessure. Il offrit au roi un bracelet et lui demanda en retour une simple aiguillette. Sur le conseil de Souvray, Henri donna au pauvre comte une bague de 1200 écus. Le Sénat fut moins accommodant que le grand chambellan. Il fit arrêter tous les Français, malgré les explications de Charles de Dauzy auquel Henri avait confié la mission difficile 3e justifier sa fuite. Pibrac, qui était resté quinze heures dans son marais pour éviter les flèches des .Polonais affolés, courut grand risque d’être pendu. Le palatin Laski et Stanislas Karnkowski eurent beaucoup de peine à le faire mettre en liberté. Cependant Henri continuait son voyage. Remis de ses émotions, il ne paraissait plus pressé de prendre possession de sa nouvelle couronne. Nous passerons rapidement sur tous les incidents qui marquèrent son voyage à travers l’Allemagne et l’Italie. Bien reçu par l’empereur Maximilien, qui voyait avec joie le trône de Pologne redevenir vacant, il passa à Venise sous les arcs de triomphe élevés en son honneur par l’architecte Palladio et monta sur le Z ?MceH~aM ?’e. La République lui fit un accueil enthousiaste. Il ne marchait qu’entouré de cent jeunes nobles, prenait place au-dessus du doge dans les assemblées. Les belles Vénitiennes lui témoignèrent aussi une attention dont