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précipité qui aurait l’air d’une fuite et porterait atteinte à l’honneur français. D’autres, et surtout René de Villequier, « le ministre des plaisirs du roi », engagèrent Henri à quitter tout pour revenir en France sans le moindre retard. Le roi n& demandait qu’à suivre cet avis. On décida que Pompone de Bellièvre prendrait congé du Sénat, en alléguant que la mort de Charles IX mettait fin à sa mission, et qu’il partirait en avant pour préparer les relais. Les Polonais avaient appris, de leur côté, par les Allemands la mort du roi de France. Ils surveillaient leur prince de très près et avaient chargé plusieurs gentilshommes d’épier toutes ses démarches. Henri était un remarquable diplomate. Il fit répandre le bruit qu’il préférait de beaucoup le calme de la Pologne aux agitations qui troublaient la France. Il affecta de tout subordonner à la grandeur de son pays d’adoption. Ne voulant pas faire trop paraître leur défiance envers le roi, les seigneurs polonais s’arrêtèrent à un parti singulier. L’évêque de Gnesne vint inviter le roi à ’é’pouser l’infante Anne. Henri s’y montra fort disposé. Il accordait tout avec une résignation admirablé. Cependant plusieurs Français avaient déjà franchi la frontière ; et, à la date du 18 juin, le roi avait écrit au Corps de Ville de Paris pour lui annoncer son retour en France ’< Très chers et bien amez, nous avons eu ung extrême regret et déplaisir du décès adveneu au roy, nostre très cher seigneur et frère ; mais, considérant que telle a esté la volonté de Dieu, nous nous sommes résoluz selon icelle ; et, puisqu’il luy a pieu par son décès nous appeler au royaume de France, selon l’ordre et loy establie et gardée en France, avons advisé de nostre partement