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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 27

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vêques et ces castellans, chevauchant comme des princes féodaux à la tête de leurs vassaux ; cette infinie variété des costumes, ce miroitement splendide des pierreries et des armes. Voici les archevêques et évêques de Gnesne, de Posnanie et de Plosko, avec leurs deux cents piquiers, vêtus à la hongroise, avec de longues tuniques de velours brochées d’or, qui ne laissaient passer que la tête, et armés de longues lances creuses. Voilà les évêques de Caminiec et de Cracovie ; le maréchal de la cour, André Opalinski, et leurs escortes, habillées à l’italienne ; puis, les hommes du palatin de Caliski, couverts de bijoux, à la mode des Huns ; ceux des palatins de Culm, de Marienbourg et de Poméranie, qui portaient lé costume des reîtres allemands ; enfin, les palatins de Sandomir, de Kiovie et de Siradie, conduisant leurs cavaliers tartares, armés du javelot, un carquois plein de flèches, sonnant sur leurs épaules et faisant cabrer leurs petits chevaux, rapides comme le vent. Toute cette foule étrange s’ébranla, au bruit des trompettes et des « cors sarrazinois qui ont le son comme d’une cornemuse bien haute », et des tambourins, battus à tour de bras par des cavaliers sauvages. Les coursiers, couverts de peaux d’ours et de léopards, mêlaient à cette harmonie stridente le bruit des grelots ’et des sonnettes qui garnissaient les harnais et les selles. Les cavaliers agitaient de longues banderoles au bout de leurs lances colossales, et les « grands plumaches et ailes d’aigles rayées d’or », qui surmontaient leurs coiffures, les faisaient ressembler, dit un chroniqueur anonyme, plutôt à des fantômes ou à une mascarade qu’à des hommes de guerre. Le roi vint se placer au milieu de son nouveau peuple, entouré de ses Gascons