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déjà suivi à pied, de Paris à Vendôme, la voiture avec cage grillée qui emmenait Babeuf.

Est-ce Grisel qu’Émile Babeuf a tué en duel à Lyon ?

Cela n’est pas impossible, et M. Advielle l’affirme également, mais cela ne nous semble guère probable, car de son dossier, que nous avons consulté aux Archives de la guerre, il résulte que Grisel est mort adjudant de la place de Nantes, le 22 juin 1812, à l’âge de quarante-sept ans 1. C’est Carnot qui le fit nommer à cet emploi, le 1"’ vendémiaire an IX. Nous connaissons de Grisel une lettre du 18 germinal an VIII à à Carnot, ministre de la guerre, dans laquelle le dénonciateur de Babeuf évoque le souvenir des services rendus à l’ex-président du Directoire, se compare « au lierre attaché au chêne », se plaint des vexations qu’il endure à la 52" demi-brigade, et demande « un emploi quelconque », de préférence un poste d’adjudant de place. Carnot fit droit à la requête de Grisel et mit en marge « Proposer le citoyen Grisel pour la première place d’adjudant de place ». M. Advielle dit qu’en outre des deux fils que Babeuf recommanda à Félix Le Pelletier, et qui s’appelaient Robert, dit Émile, et Camille, il en eut un autre, Caïus-Gracchus, né à Vendôme, pendant le procès, sans parler de quatre autres enfants, morts jeunes. Seul, Émile paraît avoir laissé une trace et prolongé’ sa vie, car Caïus fut tué en 1814, par une balle ennemie, lors de la première invasion, et Camille, à la même époque, se précipita du haut de la colonne 1. Lettre du commandant de la 12’ division au duc de Feltre, ministre de la guerre, datée de juin 1812. . Archives de la guerre.