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ment au roi de Pologne, en lui montrant le portrait de Coligny « Voilà l’image du meilleur Français qui ait jamais été ». La nuit, le feu prit dans les communs du château où logeaient le roi et sa suite. « Il y accourut tant de gens et avec si grand bruit, qu’ils pensoyent estre à la Saint-Barthélémy, Henri se hâta de prendre congé de ce brutal palatin. Le brillant cortège passa par Mayence, Francfort, Fulda ; l’électeur de Hesse l’escorta avec 3 000 chevaux, mais, en revanche, l’électeur de Saxe ne se dérangea pas. Le prince de Prusse, vassal de la Pologne, montra plus de courtoisie et conduisit le roi jusqu’à l’Oder.

Henri franchit, le 25 janvier 1874, la frontière polonaise. Un corps de noblesse vint le recevoir à Miedzericz (palatinat de Posnanie) ; et l’évêque de Cujavie, Stanislas Karnskowski, le harangua, au nom du Sénat. Le roi remercia brièvement ef chargea son orateur, Guy de Pibrac, de faire une réponse plus développée. Pibrac était un improvisateur remarquable. Il fit notamment l’admiration des auditeurs, en comparant le roi à un mari que l’on mène à son épouse, et qui vient chercher sa dot, c’est-à-dire un royaume. De Miedzericz, le cortège royal s’achemina vers Cracovie par un chemin pratiqué au milieu des neiges. Le roi coucha, le 15 février, dans le château de Balice, situé à une lieue et demie de Cracovie, et le lendemain, de grand matin, comme il se préparait à partir, il vit arriver une immense cavalcade. C’étaient les seigneurs, polonais qui venaient au-devant de lui, « chacun avec sa troupe ». Le spectacle était imposant et pittoresque. Les élégants gentilshommes de la cour de France se croyaient transportés dans un autre monde, en contemplant ces palatins, ces arche-