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316 HISTOIRE.

loin : aue Drouet écrivit. le 28 ftoréa !. au mi) loin que Drouet écrivit, le 28 floréal, au ministre de la police 1 pour se plaindre de ne pas être libre d’aller s’expliquer devant le Conseil des Cinq-Cents « sans l’appareil insultant d’une force armée a, et blâma «ces hommes soupçonneux a qui ne croient pas « à la vertu d’un-représentant du peuple, et quel encore ? celui que toute la France a comblé d’éloges en 179192-93 » Drouet avait tort de se plaindre du Gouvernement, qui, par crainte des manifestations populaires, fit évader de l’Abbaye ce détenu encombrant, le 30 thermidor an IV, sans même se donner la peine de sauver les apparences 2.

Nous ne pouvons insister ici sur le détail de l’arrestation de tous les conjurés. Mais nous voudrions, pour terminer, vous lire le rapport du citoyen d’Ossonville, inspecteur général adjoint près le ministre de la police. Ce fonctionnaire, chargé par le Directoire d’arrêter Babeuf, s’acquitta de sa mission le 21 ftoréal, et eut d’abord une peine infinie à trouver un juge de paix ou un commissaire de police qui consentît à l’accompagner. Il essuya des refus successifs du citoyen Lefrançois, juge de paix de la section de Brutus, du juge de paix de la section de Bon-Conseil, et ne trouva ni celui de la section du Mail, ni celui de la section du Contrat social. Enfin, après avoir perdu deux heures, de neuf à onze heures du matin, 1. Archives nat., F’ 4276.

. Id.

. Voir, aux Archives nat..F’ ! 4278, le procès-verbal du commissaire de police Geor~’es-Remy Petit, qui constata l’évasion, en présence du général Hatry, de Chanez, commandant temporaire de la place de Paris, et des hommes de police. Ce procès-verbal prouve jusqu’à l’évidence que Drouet et ses protecteurs jouèrent très mal la comédie de l’escalade.