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302 HISTOIRE.

pas cependant dans la même prison, il arrêta les grandes lignes de sa </iëone des Z~o ! et de ce qu’il appelle « les mystères sacrés de l’agrairianisme ». Transféré d’Arras à Paris, il bénéficia de l’amnistie générale proclamée par la Convention, le 4 brumaire an IV (26 octobre 1793), et reprit, au n° 34, la publication du ?)’~Mn du Peuple.

Instruit par l’expérience, il attaque moins les personnes et développe surtout cette thèse générale que la Révolution française « est une guerre déclarée entre les patriciens et les plébéiens, entre les riches et les pauvres. Oter à celui qui a trop, donner à celui qui n’a rien. Le but de la société est le bonheur commun. ». Son éloge de la législation de Lycurgue (n° 35 du y~MK du Peuple) provoqua de nouvelles poursuites contre Babeuf. Faute de pouvoir mettre la main sur lui, Lamaignière, juge de paix de la section des Champs-Elysées, arrêta sa femme et ses enfants et les écroua à la Petite-Force. Ce n’était pas là une mesure inutile, car la femme de Gracchus le secondait pour la vente du journal et pour la tenue de sa comptabilité.

Le Gouvernement commençait, d’ailleurs, à s’effrayer de l’agitation qui se manifestait dans les cafés, notamment au ca fé C/o’e~M et au café des Bains C/nois, ainsi que de l’activité des comités jacobins où déclamaient l’ex-général Rossignol, Léonard Bourdon, Amar et beaucoup d’autres. Mais le journal de Babeuf, qui continua à paraître jusqu’au 5 floréal an IV, était encore plus à craindre que des conciliabules de café et poursuivait de ses invectives les lois des 27 .et 28 germinal contre les rassemblements et les délits de presse « Tout est consommé, écrivait Babeuf.