Page:Robiquet - Histoire et Droit.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’ARRESTATION DE BABEUF. 299

re du fauboura’ Saint-Antoine. mii mourait mot d’ordre du faubourg Saint-Antoine, qui mourait littéralement de faim. Il faut voir dans les rapports de la police officielle publiés par l’Allemand Schmidt 1 ce que coûtaient aux pauvres gens les œufs, le pain et les pommes de terre, en 179S et 1796 ! Le régime organisé par la Constitution de l’an III (proclamée le 1°’’ vendémiaire an IV, 23 septembre 1793) fut lui-même sur le point de sombrer avant de naître, et, dans la journée du 13 vendémiaire (5 octobre 1793), les sectionnaires royalistes se chargèrent de démontrer que les patriotes .étaient bien fondés à craindre une subversion violente de la République. C’est précisément à cette époque que Babeuf commence à transformer en actes ses plans de réformes sociales et de révolution radicale. Qu’était-ce que Babeuf ? Je ne puis l’indiquer ici que par quelques traits rapides. C’était, à la fin de 1795, un,.homme de trente-cinq ans. Son dernier biographe, M. Advielle, le fait naître à Saint-Quentin, le 23 novembre 1760. Son père, Claude Babu (en Picard le mot &a ?M/* se dit bu, d’où Babu au lieu de Babeuf), était un ancien déserteur du régiment Dauphin étranger, quijavait bénéficié de l’amnistie de 17SS, obtenu ensuite une brigade dans les gabelles et s’était marié à soixante ans, en 1772, avec une jeune fille de vingt ans, Marie-Catherine Anceret. Les parents de Babeuf, chargés d’enfants, tombèrent dans la dernière misère le petit François-Noël coucha longtemps dans une malle vermoulue, apprit l’alphabet sur les papiers qu’il trouvait dans la rue, et, à seize ans, prit son vol.

. Tableaux de la / !f’t)o ![t<t<m/mtcats< Leipzig, 1867-1871, t vol. in-8 (dont un de tables).