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298 HISTOIRE.

If ïttt’R~nx’f T ?)-) ce temns. oui oa le Directoire. En ce temps, qui paraît l’idéal du roman-feuilleton, tout le monde conspire et intrigue, les uns pour le trône et l’autel, les autres pour la cause de la démocratie ; tout le monde parle de la liberté et personne n’en veut, sauf pour soi-même. Rien n’égale le vague du but, sinon la pauvreté des idées et des moyens ; et les rapports de la police secrète, dont nous venons de faire une étude approfondie, sont le miroir fidèle de cette société en décomposition qui appelait un sauveur et ne réussit qu’à trouver un maître.

Nous voudrions aujourd’hui, dans l’impossibilité de donner en quelques minutes une analyse des documents précieux que nous avons recueillis sur cette époque troublée, vous raconter un épisode qui se rattache à la conspiration du célèbre Babeuf, le véritable ancêtre des communistes de nos jours. Cet épisode est, à vrai dire, le terme de la conspiration, puisqu’il s’agit de l’arrestation de,l’auteur principal du complot.

Quelques mots sont nécessaires pour rappeler l’origine et la nature de ce mouvement, qui aurait pu fort bien réussir et dont l’importance a été trop atténuée, à notre avis, par beaucoup d’historiens. Après la chute de Robespierre, le parti jacobin, malgré les hécatombes de thermidor, restait redoutable. Il le fit bien voir dans la journée du 1" prairial an III (20 mai 1795) quand il faillit balayer la Convention. L’exécution du marchand de vin Boucher, qui avait coupé la tête du représentant Féraud, et celle du serrurier Jean Tinel, qui avait promené cette tête au bout d’une pique, ne firent qu’exaspérer les haines. 2)M pain et la Co~s~M~’oM de 93 restait le